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Christian Omeyer : « L’argent ne fait pas tout, nous avons d’autres atouts »

En course pour la remontée immédiate en Starligue, le Sélestat Alsace Handball (SAHB) de Christian Omeyer mise, comme très souvent, sur sa formation et sur le potentiel appui de son public lors des finales, les 1er et 2 juin, pour y parvenir. L’emblématique président alsacien revient sur le projet de son club, véritable bastion du handball français.

Publié le 23/02/2024 à 15h17
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L'antre du SAHB peut compter sur un public de connaisseurs / Copyright : Frédéric Bocquenet
En course pour la remontée immédiate en Starligue, le Sélestat Alsace Handball (SAHB) de Christian Omeyer mise, comme très souvent, sur sa formation et sur le potentiel appui de son public lors des finales, les 1er et 2 juin, pour y parvenir. L’emblématique président alsacien revient sur le projet de son club, véritable bastion du handball français.
Publié le 23/02/2024 à 15h17
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La montée en Starligue de 2022 n’était pas forcément programmée. Le SAHB n’est pas parvenu à se maintenir et se retrouve, à nouveau, en Proligue. Avec un peu de recul, pensez-vous qu’il faille mieux être petit chez les grands ou grand chez les petits ? 

« La saison passée en Starligue a été très, très bénéfique. Le club a franchi un cap dans de nombreux domaines. Ce championnat a pris une autre dimension depuis la création de la Ligue Nationale de Handball (LNH), en 2004. Les résultats de l’équipe de France masculine y contribuent, évidemment. Tout comme les performances répétées des clubs engagés en Ligue des Champions comme Montpellier, le H (Nantes) et, surtout, le Paris Saint-Germain. De tels clubs attirent les partenaires et permettent à des clubs comme le SAHB d’en attirer, aussi. Tout le monde veut voir des stars. Nous étions le Petit Poucet à ce niveau-là et il y a eu une mobilisation générale, une vraie sympathie autour de notre club. Nous avons pu doubler le chiffre d’affaires de sponsoring privé. Le budget est, lui, passé de 1,8 à 2,6 millions d’euros avec la montée. »

 

Depuis plusieurs saisons, les clubs qui montent en Starligue font l’ascenseur. Comment peut-on l’expliquer ? Est-ce simplement une question de manne financière ? 

« Le budget a clairement son mot à dire, je ne vais pas le nier. Mais l’argent ne fait pas tout, heureusement. Nous avons d’autres atouts. Le SAHB est un club avec des valeurs familiales. Nous pouvons compter sur une armée de bénévoles fidèles et dévoués. J’estime néanmoins  qu’il faut un budget minimum pour se donner toutes les chances de se maintenir parmi l’élite. Les meilleurs joueurs rejoignent forcément les meilleurs clubs sur le plan sportif, ceux qui possèdent aussi de gros moyens financiers et peuvent leur proposer un salaire de qualité. Le projet du SAHB repose depuis toujours ou presque sur la formation des jeunes joueurs. C’est dans l’ADN du club et ça ne doit pas changer car le public s’identifie à eux. Ils sont formés chez nous avant d’aller monnayer leur talent ailleurs. Le meilleur exemple est Yanis Lenne. Cet ailier droit a été formé à Sélestat, y a signé son premier contrat professionnel avant de rejoindre Barcelone puis aujourd’hui Montpellier. Il est champion d’Europe depuis quelques semaines avec les Bleus. 

Pour revenir à la saison passée, la première partie a été délicate pour des raisons d’acclimatation, mais la seconde a été nettement meilleure. Nous avons prouvé que nous étions à notre place. En cas de remontée, il faudra augmenter le budget pour pouvoir attirer les 2, 3 joueurs supplémentaires qui peuvent apporter leur expérience et des performances de haut niveau pour tirer l’équipe vers le haut. L’ objectif fixé est d’atteindre les 3,2 millions d’euros dans les 3 à 4 ans. Il y aura 600 000 euros en plus à trouver par rapport à la saison passée. »

 

 

Avez-vous réussi à conserver tous vos partenaires avec la descente en Proligue ?

« Notre budget est redescendu à 2,2 millions d’euros, mais il est supérieur à celui à de la saison 2021/2022 en Proligue. Il y a une baisse automatique avec la perte des droits TV. Les recettes de la billetterie sont également inférieurs. Il est normal de baisser le prix d’un billet d’une rencontre de Proligue par rapport à une rencontre de Starligue face au PSG, Chambéry ou le H. On peut compter sur le soutien indéfectible de la Ville de Sélestat qui a conservé la même subvention que l’an dernier. 

La grande majorité des partenaires est toujours à nos côtés. Nous avons un socle de fidèles et ceux qui ont rejoint l’aventure en Starligue ont décidé de rester. Malgré la relégation, on a vécu une saison passionnante durant laquelle le SAHB a affiché de belles valeurs de courage et d’abnégation. Les supporters s’y sont retrouvés. C’est d’ailleurs une vraie fierté. »

En Proligue, il y a trois clubs du Grand Est : Nancy Handball, Sarrebourg Moselle Sud Handball et donc le SAHB…

« Il est évident que plus il y a d’équipes du Grand Est en Proligue, plus il faut se partager le gâteau. Maintenant, je ne pense pas que nous soyons en concurrence. Car le SAHB est le seul club alsacien à ce niveau. Nous sommes d’ailleurs le club de toute l’Alsace. Sélestat est une terre de handball masculin. »

 

« Délocaliser des rencontres au Rhenus est toujours dans un coin de ma tête »

 

La remontée immédiate en Starligue est-elle obligatoire sur le plan financier ?

« On occupe la troisième place à l’heure actuelle. Nous sommes à la lutte pour la montée en sachant que seul le premier de la saison régulière monte directement. Un deuxième ticket est en jeu lors des play-offs. Nous avons la chance que les finales des play-offs se déroulent les 1er et 2 juin à Sélestat. Le club a candidaté pour mettre toutes les chances de son côté pour remonter. Le chemin est encore long et difficile. La remontée immédiate n’est pas une obsession. Nous avons une vision à moyen terme avec un effectif très jeune, sans doute le plus jeune de Proligue. Si on ne monte pas cette année, on retentera notre chance l’an prochain et ainsi de suite. »

 

Le Rhenus à Strasbourg sera le théâtre ce samedi du record d’affluence pour une rencontre de Ligue Butagaz Energie entre Strasbourg Achenheim Truchtersheim Handball (SATH) et Metz Handball. Qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà songé à délocaliser des rencontres du SAHB ? 

« Je suis bien évidemment au courant. C’est une très belle initiative de la part du club dirigé par Laurent Astier. C’est une nouvelle fois la preuve que l’Alsace est une terre de handball. J’espère que le SATH va profiter de ce match et de ce moment même si, sportivement, Metz Handball paraît un cran au-dessus. De notre côté, nous avons déjà délocalisé des rencontres au Rhénus au début des années 2010, face aux cadors habituels : PSG, Chambéry et Montpellier. J’en garde de très bons souvenirs pour, à chaque fois, de très belles fêtes du sport. C’est toujours dans un coin de ma tête pour l’avenir. La saison passée, on a voulu remercier nos supporters en restant au CSI (Centre Sportif Intercommunal). Mais délocaliser un ou des matchs au Rhénus est une réelle possibilité si l’on retrouve la Starligue. »

Propos recueillis par Arnaud Demmerlé

 

Le SAHB, 3e, se rend, ce vendredi soir à partir de 19h30, sur le terrain de Pontault-Combault, 2e, pour un match crucial dans la course aux deux premières places.
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