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La sportech dans les starting-blocks

Dopées par les Jeux Olympiques qui approchent, les start-up et structures innovantes spécialisées dans le sport fleurissent en France. Dans cet éco- système qui émèrge, la région a de quoi tirer son épingle du jeu et compte déjà des champions.

Publié le 31/01/2024 à 16h18
Clock Lecture 3 min
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Dopées par les Jeux Olympiques qui approchent, les start-up et structures innovantes spécialisées dans le sport fleurissent en France. Dans cet éco- système qui émèrge, la région a de quoi tirer son épingle du jeu et compte déjà des champions.
Publié le 31/01/2024 à 16h18
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Les Jeux Olympiques approchent à grands pas… Dans cette effervescence, les start-up françaises spécialisées dans le sport ont une belle carte à jouer. « La sportech est un mouvement récent, en pleine émergence. Paris 2024 constitue une opportunité énorme. Les gens vont regarder les compétitions, et des sportifs vont se révéler. Après la compétition, les licences dans les clubs augmenteront à coup sûr. Au niveau académique, des travaux seront donnés aux étudiants autour de thématiques sur lesquelles plancher. Tout cela renforcera l’écosystème sportif dans son ensemble et finalement la création d’entreprises et de start-up », commente Alexandre Da Cunha. L’actuel responsable communication et événementiel chez Grand Nancy Innovation connaît cet univers par cœur. Avant de débarquer en Meurthe-et-Moselle, il a travaillé à Paris pour la sportech Footbar, qui compte une trentaine de salariés et qui poursuit sa croissance.

Avec un incubateur dédié à Paris (Le Tremplin), et deux autres qui se sont créés cette année (Vivalley dans le Pas-de-Calais et Unitec en Nouvelle-Aquitaine), la filière se structure. Trois fonds d’investissement (LinkSport, Trust Esport et Sport & Performance) spécialisés ont même vu le jour ces dernières années. « L’E-Sport qui prend toujours plus d’ampleur, mais c’est surtout l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) qui a permis le développement de la sportech. Depuis, les possibilités sont immenses pour essayer de maximiser les performances des sportifs, même amateurs. L’IA peut aussi être utilisée dans d’autres branches, comme les applications de fitness », explique Alexandre Da Cunha.

Pour tous les goûts

« En France, le sport se développe dans toutes les villes, même les plus petites. Il n’y a pas forcément besoin de se trouver à Paris pour réussir », indique Michel Onfray, directeur général du start-up studio Lumena (basé à Metz). Au contraire des start-up orientées vers la finance ou la santé (fin- tech, medtech, healthtech…) qui ont rapidement besoin de la capitale pour croître et trouver des investisseurs. Une diversité géographique, mais pas uniquement. Certaines structures sont des deeptech qui développent des technolo- gies fortement novatrices. C’est le cas de Sorare (basée à Paris), la licorne française de la sportech qui a levé 680 millions d’euros et qui utilise la blockchain ou de Black Ticket à Metz. La start-up travaille avec les billetteries existantes pour proposer des tickets digitaux infalsifiables. « Il sera uniquement possible de les revendre via la plateforme que nous mettons en place. Nous nous attaquons au trafic de faux billets, aux soucis liés au marché du secondaire qui est hors de contrôle sans visibilité ni sur les prix, ni sur l’identification des supporters. Pour les billetteries, l’avantage est qu’elles pourront tracer les billets. Elles auront aussi le moyen de créer une communauté et d’en- voyer des notifications via notre plateforme afin de proposer des offres promotionnelles ou des cadeaux », développe Pierre Oudin, dirigeant de la start-up incubée chez l’Incubateur lorrain et dont Lumena est à l’origine. Déjà en partenariat avec le FC Metz, Black Ticket cherche à lever plusieurs centaines de milliers d’euros et à recruter sept personnes en un an pour accélérer son développement et commercialiser sa tech- nologie auprès d’autres clubs sportifs en France d’abord, puis à l’international. « Pour les Jeux Olympiques, nous sommes un peu en retard, mais il pourrait y avoir quelque chose… »

À Ludres (Meurthe-et-Moselle), la sportech Bipr propose également une technologie de rupture afin de faciliter la pratique du sport en intérieur (vélo d’appartement, tapis de course…). Son application, HR2VP, intègre un algorithme en capacité de calculer les données de puissance du sportif à partir d’un capteur cardiaque. Elle permet de se connecter aux applications de gamification comme Zwift ou Rouvy, qui sont des simulateurs de cyclisme et de course à pied qui donnent l’occasion aux utilisateurs de s’entraîner et concourir dans un monde virtuel. « Nous cumulons 30 000 téléchargements de l’application et nous bénéficions de 50 à 100 utilisateurs chaque jour », dévoile Grégory Cordier, fondateur de la start-up Bipr. Rentable depuis 2020 grâce à son système d’abonnement (chiffre d’affaires non communiqué), la start-up cherche désormais à investir dans le marketing de son application compatible avec les montres connectées. La start-up meurthe-et-mosellane est également le dis- tributeur pour l’Europe du MoonRun, un appareil très compact, connecté, qui peut remplacer un tapis de course à pied.

Dans un registre différent, la start-up Le Bon Maillot mise sur un modèle économique tout autre en surfant sur la tendance de l’« unboxing », qui veut que les consommateurs se filment en train de déballer leur colis. Une pratique très populaire sur le réseau social Tik Tok. Localisée à Épinal (Vosges), Le Bon Maillot a adapté cette mode aux maillots de football en proposant des coffrets mystères, puis à d’autres sport, comme le rugby, dans le cadre de la Coupe du monde qui se déroule actuellement en France. Rien de révolutionnaire sur le plan de l’innovation, au contraire des deux premières start-up citées, mais la jeune pousse affiche une croissance prometteuse avec un chiffre d’affaires qui atteint déjà 1,5 mil- lion d’euros sur la première année d’exploitation. Le tout avec un capital de départ de… 0 euro !

Le monde universitaire, acteur de la sportech

En créant le Centre d’accompagnement, de recherche et d’expertise pour l’innovation en sport de haut niveau et en santé (Care Grand Est), la Région s’appuie sur les uni- versitaires pour trouver le moyen d’amé- liorer les performances des sportifs. Dans ce cadre, le projet européen Caremosim est né. « Nous avons fabriqué une poignée ergonomique innovante pour l’aviron. Elle reproduit la physionomie de la main et favo- rise ainsi le relâchement musculaire. Cela réduit les contorsions, préserve l’épiderme et permet au sportif de concentrer son éner- gie uniquement sur l’avancée du bateau », se réjouit Jean-Philippe Jehl, enseignant chercheur à l’institut Jean Lamour, qui a participé avec le laboratoire DevAH, L’IUT de Nancy Brabois, les Mines de Nancy, des étudiants en Staps… à la conception de la poignée utilisée dans les compétitions d’aviron du monde entier. « L’Université de Lorraine est notre maison mère et mobilise ses laboratoires et la Satt Sayens a trans- formé notre innovation en un brevet », continue Jean-Philippe Jehl, qui travaille aussi avec Sébastien Bel entraîneur à la fédé- ration française d’aviron. « C’est un projet 100 % réalisé en Lorraine qui peut être uti- lisée par toutes les fédérations d’aviron du monde. Nous pouvons aussi concevoir des poignées personnalisées pour nos athlètes français », se réjouit ce dernier. L’équipe meurthe-et-mosellane compte six projets en développement pour le biathlon, la boxe ou le rugby fauteuil, et a également confec- tionné des poignées d’aviron capables de réduire les troubles musculo squelettiques (TMS). Ils sont utilisés par le club de Strasbourg. Tout ça sans jamais perdre de vue l’essentiel, parce qu’après tout, le sport et par extension la sportech, reste un monde de passionnés : « On s’amuse comme des petits fous », ponctue Jean-Philippe Jehl.

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