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Le FC Metz : l'attractivité de seconde zone

Le FC Metz n’est définitivement plus attractif sur le marché des transferts. Obligé de se renforcer cet hiver pour être compétitif en Ligue 1 et croire à son maintien, le club de Bernard Serin a essuyé des refus à la pelle pour des raisons financières et a même dû rendre les armes face à des formations de Ligue 2. Le retour du roi Georges Mikautadze n’est finalement qu’un trompe-l’œil.

Publié le 31/01/2024 à 14h49
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Georges Mikautadze est revenu cet hiver en Moselle, mais pouvait-il aller ailleurs ?
Le FC Metz n’est définitivement plus attractif sur le marché des transferts. Obligé de se renforcer cet hiver pour être compétitif en Ligue 1 et croire à son maintien, le club de Bernard Serin a essuyé des refus à la pelle pour des raisons financières et a même dû rendre les armes face à des formations de Ligue 2. Le retour du roi Georges Mikautadze n’est finalement qu’un trompe-l’œil.
Publié le 31/01/2024 à 14h49
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« Arriver le 2 janvier à l’entraînement, c’est une chose, et arriver le 30 janvier à 20h50 pour la visite médicale, c’est totalement autre chose. Bien sûr que je préfère la première option. » Laszlo Bölöni n’a été que partiellement entendu. L’entraîneur messin priait pour compter sur de nouvelles recrues dans son effectif assez tôt lors de ce mercato d’hiver. Surtout avec la Coupe d’Afrique des Nations et le départ du Gambien Ablie Jallow, de l’Algérien Kévin Van den Kerkhof, du Bissaoguinéen Fali Cande et du Sénégalais Lamine Camara. Heureusement pour le technicien roumain, les quatre joueurs ne sont pas au stade des quarts de finale et ils n’ont finalement manqué que trois rencontres, dont deux en Ligue 1. Un moindre mal. 

Deuxième mercato raté

Le roi Georges est arrivé pour l’Epiphanie, mais il ne s’est pas encore coiffé de la couronne de buteur sur le terrain. Il n’a pas transformé une équipe sans imagination qui n’a inscrit qu’une famélique réalisation lors de ses six dernières rencontres de championnat. Le retour de Mikautadze a été salué comme il se doit et le club a réalisé un joli coup au nez et à la barbe de l’Ajax Amsterdam, pas vraiment inspiré sur ce dossier*. Mais il ne faut pas oublier que le Géorgien et le club néerlandais n’avaient pas d’autres choix qu’un retour au bercail si le joueur voulait retrouver des couleurs et du temps de jeu lors de cette deuxième partie de saison. 

Le feuilleton Mikautadze est le symbole de la gestion catastrophique des deux derniers mercato messins. Son départ, prévu de longue date l’été dernier, n’a pas été anticipé pour un sou. Le costume était bien trop grand pour ses successeurs annoncés Simon Elisor, Oscar Estupiñan et Benjamin Tetteh, recrutés à l’intersaison. Seul le premier a trouvé le chemin des filets, à une reprise et a pris en ce mois de janvier la poudre d’escampette pour Troyes, en Ligue 2. Arrivé fin août, le Colombien a, lui, été freiné dans son élan par une blessure avant de partir dans les dernières heures de ce mercato d’hiver. Direction Bahia et la chaleur du Brésil. Et puis il y a le cas du Ghanéen, souvent raillé à Saint-Symphorien par sa lenteur et sa technique approximative. Loin du niveau attendu, il est, à l’instar de l’Albanais Xhuliano Skuka, une recrue signée Lucien D’Onofrio, l’énigmatique et influent conseiller du président Serin. Deux recrutements qui interpellent et laissent plus que dubitatifs.

Pas de sous, peu d’idées

Depuis le début de ce mercato d’hiver, le FC Metz s’attèle à trouver un meneur de jeu, le chaînon manquant, la pièce maîtresse et indispensable entre le milieu et l’attaque qui lui fait tant défaut… et, il faut le rappeler, qu’il avait dans son effectif en juillet dernier en la personne de Youssef Maziz. Le Thionvillois de naissance voulait des garanties sur son temps de jeu pour rester. Nullement rassuré, il a finalement privilégié un départ à Louvain (Belgique). Malgré des lacunes évidentes dans le jeu, il restait sur une bonne saison en Ligue 2, possède un QI football supérieur à la plupart de ses ex-coéquipiers et s’entendait à merveille avec son compère Mikautadze. Ça ne sert à rien de vivre dans le passé et de refaire une histoire qui ne changera pas. L’état-major messin a multiplié les pistes ces derniers jours, pensant à d’anciennes gloires sur le déclin (Miralem Pjanic, Gaël Kakuta et Yann M’Vila) ou des joueurs disparus des radars (Valentin Eysseric et Younes Belhanda). Outre l’incertitude sur leur compétitivité, la principale pierre d’achoppement concernait le salaire. Le club messin n’entend pas dépenser l’argent qu’il n’a pas et le président a décidé de ne plus sortir le chéquier personnel malgré une certaine rentabilité du FCM. Mais ne faut-il pas prendre des risques plutôt que de jouer avec le feu et de vivre une énième descente en Ligue 2, bien plus coûteuse ?

Le FC Metz a préféré jouer petit bras et s’est même fait devancé par des formations de Ligue 2 tels que Angers ou Saint-Etienne, respectivement sur le dossier des attaquants Esteban Lepaul et Irvin Cardona.  En Ligue 1, Lorient et Nantes ont été plus séduisants pour enrôler, respectivement Imran Louza et Tino Kadewere. Le constat est aujourd’hui implacable : le club mosellan, vice-champion de France il y a 26 ans, n’est clairement pas attractif sur le marché des transferts et les infrastructures de très haut niveau (centre d’entraînement de Frescaty et nouveau stade Saint-Symphorien) n’y changent rien même si on nous avait promis l’inverse après la jurisprudence Sam Larsson (en août 2017, ce Suédois avait visité les vétustes installations de Saint-Symphorien avant de faire machine arrière et de ne pas signer au FC Metz).

Le club à La Croix de Lorraine paraît aujourd’hui à des années-lumières de Lens, Brest et Reims, dont les budgets ne sont guère supérieurs et avec qui il était au coude à coude il n’y a pas si longtemps que ça, mais ces trois clubs s’appuient depuis un certain temps sur une véritable stratégie sportive sur et en dehors du rectangle vert et ne seront pas loin de décrocher un ticket européen en fin de saison. 

Lorient et la réalité du terrain

Malgré un nouveau panic-buy de dernière minute, marqué par le retour du talentueux, mais fantasque Didier Lambel Zé, le FC Metz peut tout de même rêver à son maintien. Davantage grâce à la faiblesse de ses principaux adversaires que par son propre niveau. Nantes, Lorient et Clermont ont, par exemple, des défenses bien plus poreuses alors que l’Olympique Lyonnais avec son effectif taillé pour jouer les premiers rôles n’est pas programmé pour lutter pour sa survie parmi l’élite. Même si la ligne d’arrivée est encore loin, les Grenats disputent une véritable finale du bas de tableau à domicile face à Lorient, ce dimanche 4 février (15h). Des Merlus ferrés au Moustoir le 26 novembre dernier (2-3), date de leur dernière victoire. 70 jours plus tard plus tard, il est temps de mettre fin à cette spirale négative et de repartir de l’avant avec donc deux recrues au minimum : Georges Mikautadze et Didier Lamkel Zé. Deux recrues de première zone pour sortir de la zone dangereuse. 

Arnaud Demmerlé

*Georges Mikautadze a été vendu 16 millions d’euros et des bonus l’été dernier à l’Ajax Amsterdam qui l’a prêté cet hiver avec option d’achat (10 millions d’euros) au FC Metz. 

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