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Avec le départ de Mats Sels pour Nottingham Forrest le dernier jour de ce mercato d'hiver, le Racing Club de Strasbourg n'a pas seulement perdu son ange gardien et son capitaine. Il laisse ses ambitions de briller sur la deuxième partie de saison aux oubliettes. Une nouvelle preuve que la compétitivité sportive du club alsacien n'est pas vraiment une priorité pour les nouveaux actionnaires.
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Lecture 1 min« Il existe plusieurs types de multipropriété, qui est un phénomène qui augmente, 8 clubs de Ligue 1 ayant des investisseurs étrangers. On voit que Red Bull avec Leipzig et Salzbourg fait du bon travail. D’autres ont fait le choix d’agréger une dizaine de clubs, ce n’est pas le modèle de BlueCo. Nous avons le même actionnaire, mais nous serons des clubs frères avec une gestion séparée. » Mark Keller avait voulu se montrer rassurant dans les colonnes de l’Equipe, en juin 2023. Malgré le passage sous pavillon américain, le Racing Club de Strasbourg n’allait pas, selon ses dires, devenir un club satellite de Chelsea et de son néo-président Todd Boehly, également représentant de BlueCo, à l’instar de l’ESTAC avec Manchester City. Huit mois après, force est de reconnaître que le RCS n’est « pas plus compétitif sur le mercato » et qu’il n’arrive pas « à conserver des joueurs confirmés« . Jean-Ricner Bellegarde ou Alexander Djiku étaient partis l’été dernier, respectivement pour Wolverhampton (Angleterre) et Fenerbahce (Turquie). Rebelote cet hiver avec Gervinho Nyamsi (il avait perdu progressivement sa place de titulaire, ndlr) au Lokomotiv Moscou (Russie) et, surtout, Mats Sels. Le gardien belge, véritable âme de l’équipe depuis plusieurs saisons, a répondu favorablement aux sirènes anglaises. L’ancien portier de Newcastle s’est engagé pour près de sept millions d’euros avec Nottingham Forrest à la surprise générale lors du dernier jour de ce mercato. Le coup est rude pour Patrick Viera tant il a perdu un élément important à un poste stratégique.
Lors de ce même entretien pour le quotidien sportif français, Marc Keller annonçait que « ce n’était pas le projet d’accueillir de nombreux joueurs de Chelsea ». Là-aussi, le président alsacien doit revoir sa copie. Annoncé comme un crack, le milieu brésilien Angelo Gabriel, prêté par les Blues, est arrivé l’été dernier sans parvenir à se faire totalement une place au soleil dans l’effectif strasbourgeois. Il y a bien sur la question de l’adaptation pour un gamin de 19 ans. Cet hiver, les recrues se comptent sur les doigts de la main et Andrey Santos connaît le même destin que son compatriote et ami. Il y a quand même un transfert qui n’aurait jamais vu le jour sans la présence de Chelsea : celui de l’attaquant serbe Milos Lukovic, 18 ans, acheté 5,5 millions d’euros, et courtisé aussi par Metz, Lille et pléthore de formations européennes. Il portera les couleurs du Racing jusqu’en juin 2028 à partir de la saison prochaine. « Notre modèle familial était à son maximum vu cet environnement. Il fallait réfléchir à une évolution pour aller un peu plus haut, tout en permettant au club de progresser sur son socle de valeurs. On entre dans une nouvelle page de notre histoire », affirmait également Marc Keller. Il est encore bien trop tôt pour dresser un bilan, mais si la première saison strasbourgeoise de l’ère BlueCo n’est pas une franche réussite sur le marché des transferts, le sportif est, lui, plutôt bon avec une dixième place, neuf points d’avance sur la zone de relégation et donc un effectif qui ne fait pas vraiment rêver…
Arnaud Demmerlé
