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Patrick Weiten : « Je suis un fou de sport »

Ses idoles de jeunesse, sa passion du volley-ball ou l’adrénaline de la compétition, Patrick Weiten n’élude rien et ouvre en exclusivité pour La Semaine son album aux souvenirs. Un entretien rafraîchissant et parfois émouvant avec l’homme fort de la Moselle.

Publié le 13/02/2024 à 14h15
Clock Lecture 3 min
Patrick weiten - sport et business grand est by la semaine
Ses idoles de jeunesse, sa passion du volley-ball ou l’adrénaline de la compétition, Patrick Weiten n’élude rien et ouvre en exclusivité pour La Semaine son album aux souvenirs. Un entretien rafraîchissant et parfois émouvant avec l’homme fort de la Moselle.
Publié le 13/02/2024 à 14h15
Clock Lecture 1 min

Comment vous est-venue la passion du sport ?

J’ai signé ma première licence à l’âge de 11 ans à l’Entente Sportive des Cheminots de Yutz. J’ai commencé par le football. J’évoluais en défense centrale, soit en tant que libéro, soit comme stoppeur. Je n’étais pas maladroit dans le domaine aérien. J’ai même disputé une demi-finale de la Coupe de Lorraine contre Thionville.
Mon père a longtemps pratiqué ce sport lui-aussi. Il était plutôt doué dans les buts. Le FC Metz l’a même sollicité dans les années 1950 sous la présidence de Raymond Herlory. Il a failli plaquer son métier de sidérurgiste pour tenter l’aventure, mais ma grand-mère a mis son veto. Elle aurait manqué de bras à la ferme. Mon père m’a transmis le virus. Je ne suis pas un passionné, mais un fou de sport depuis toujours.

Quels sont vos premiers souvenirs de sport qui vous viennent à l’esprit ?

Dès que j’avais cinq minutes je tapais dans un ballon, j’allais courir. J’avais besoin de m’oxygéner, de me défouler, de transpirer. Je suis un fervent supporter du FC Metz. Je me suis rendu à Saint-Symphorien pour la première fois à l’âge de 7 ans. J’ai été marqué par les Nico Braun, Nestor Combin, Jean-Marie Vagneur, Fernand Jeitz ou Jean-Marie Lawniczak au carrefour des années 1960 et 1970. Au-delà de la nuit magique à Barcelone en 1984, je me souviens d’une rencontre de Coupe des villes de foires, l’ancienne Coupe de l’UEFA, contre le grand Hambourg d’Uwe Seeler (2-3) en 1968. On était debout sur des gradins en terre battue trois-quarts d’heure avant le début du match pour avoir les meilleures places. J’ai une anecdote un peu moins joyeuse. Mon père avait eu un accident de voiture sur l’autoroute en revenant d’un Metz-Bordeaux.

Comment êtes-vous venu finalement au volley-ball ?

Pour suivre les copains. C’est l’effet de bande. Il y en a un qui s’essaie au volley. Il s’éclate. On le suit pour voir et puis l’histoire est en marche. Il n’y a pas de temps mort au volley. Il faut être en permanence attentif. C’est ce que j’aime dans ce sport. Je devais avoir 15 ans quand j’ai rejoint l’équipe de volley de Yutz. On se déplaçait aux quatre coins de la région dans un camion bâché. Le camion qui était utilisé au quotidien par le personnel de la SNCF. J’évoluais au centre ou en attaque, au poste de pointu comme on dit dans le jargon. J’étais doublement surclassé à l’époque. Le samedi après-midi, je disputais une rencontre avec les cadets, le soir avec les juniors et le lendemain matin avec les seniors. Je ne sais pas si c’était vraiment réglementaire, mais je me suis rapidement fait remarquer. J’avais le gabarit et la taille, ça aide déjà pas mal. J’ai été sélectionné en équipe de Moselle, puis de Lorraine. Quand je suis revenu de l’armée en 1976, j’ai rejoint l’équipe de Thionville, qui visait la montée en National 3. À un moment donné, j’étais à la fois entraîneur, joueur, vice-président et arbitre du club. Je n’aime pas faire les choses à moitié.

La décision d’arrêter a-t-elle été difficile à prendre ?

J’avais 32 ans. On restait sur une nouvelle finale de Coupe de Lorraine contre Jarville. Ma deuxième fille venait de naître et je venais d’être promu directeur des services techniques de Yutz. J’avais une trentaine de collaborateurs sous mes ordres. Pendant près de 15 ans, j’avais fait de nombreux sacrifices personnels, familiaux et gastronomiques. J’ai pris une sage décision. Mon corps me réclamait du repos. J’ai quand même été victime d’une rupture des ligaments de la cheville un 26 décembre 1983 et d’une rupture des ligaments croisés du genou. J’ai également eu la chance de jouer avec mon frère, de 12 ans mon cadet. Il existait un vrai esprit de famille dans ce club. On se retrouve encore aujourd’hui une fois par an. On se raconte des histoires de vieux combattants, des choses inracontables.

Avez-vous pratiqué d’autres sports que le football et le volley-ball ?

Je suis un touche-à-tout du sport. J’étais inscrit à l’Association Sportive, Scolaire et Universitaire (ASSU) au collège et au lycée. J’ai pratiqué l’athlétisme, notamment le saut en hauteur et le lancer de poids, mais aussi la boxe. Mais j’ai rapidement dû arrêter. À cause de mon allonge, je faisais beaucoup trop mal à mes adversaires. Je me suis également essayé au rugby. J’étais au cœur du pack. Après la fin de ma carrière de volleyeur, j’ai joué jusqu’en 2010 au tennis. J’étais classé 30. J’adore la compétition contre les autres, mais aussi contre soi-même. Je m’entretiens aujourd’hui grâce à natation ou le vélo, mais ce n’est pas la même chose. C’est plus par défaut.

Qui étaient vos idoles de jeunesse ?

Il y a d’abord les Kopa, Fontaine et Piantoni, les joueurs de l’équipe de France demi-finalistes de la Coupe du Monde 1958 en Suède. Je faisais la collection de leurs images collectées dans les biscuits Rem. Je peux vous assurer que j’en ai mangé beaucoup. Pas parce que j’aime ça, mais parce que je voulais absolument terminer ma collection. Il y a aussi Marcel Cerdan, qui est arrivé au firmament alors qu’il est issu d’une famille très modeste. Mon père m’a raconté beaucoup d’histoire sur ses sportifs symboles. C’est peut-être pour ça qu’ils m’ont davantage touché. Après, j’adore le cyclisme. Anquetil et Poulidor ont marqué une génération. Enfin, je me souviens de Franz Beckenbauer, la clavicule cassée lors de la coupe du Monde 1970.

À contrario, y a-t-il des sportifs que vous détestez ?

J’ai été consterné et scandalisé par l’attentat d’Harald Schumacher à l’encontre de Patrick Battiston lors de la demi-finale de Coupe du Monde à Séville en 1982. Je pense que c’est la plus mauvaise image que le sport n’ait jamais donnée. On a volé cette année-là le titre à l’équipe de France. Je regrette aussi les décisions arbitrales lors des compétitions de boxe lors des derniers Jeux Olympiques de Londres. Alexis Vastine a été floué pour la deuxième fois de suite. Sinon, je ne suis pas un grand amateur de sports mécaniques. Le meilleur pilote du monde ne gagnera jamais un grand prix en 2CV. Le meilleur footballeur ou volleyeur brillera toujours malgré le terrain ou les conditions climatiques par sa qualité technique.

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